quinta-feira, 23 de maio de 2013

Francisco e o Diabo

Ele cita-o permanentemente. Ele combate-o sem descanço. Ele de modo nenhum o considera como um mito mas como um ser real e como o inimigo mais dissimulado da Igreja.

Sandro Magister


(Texto em francês e inglês)

Dans la prédication du pape François, il y a un sujet qui revient avec une fréquence surprenante: le diable.

Cette fréquence est équivalente à celle des mentions de ce même sujet dans le Nouveau Testament. Mais même si l’on tient compte de ce point, la surprise subsiste. Ne serait-ce qu’en raison du fait que le pape Jorge Mario Bergoglio se différencie, par ses références continuelles au diable, de la prédication actuellement prédominante dans l’Église: ou bien elle ne parle pas du diable, ou bien elle réduit celui-ci à une métaphore.

Ou plutôt la minimisation du diable est si répandue qu’elle projette son ombre sur les propos mêmes que tient le pape à ce sujet. Jusqu’à maintenant, l’opinion publique, qu’elle soit catholique ou laïque, a enregistré cette insistance du pape à propos du diable avec insouciance ou, au mieux, avec une indulgente curiosité.

Or une chose est certaine: pour le pape Bergoglio, le diable n’est pas un mythe, mais une personne réelle. Dans l’une des homélies matinales qu’il prononce à la chapelle de la Domus Sanctæ Marthæ, il a affirmé que non seulement il y a une haine du monde envers Jésus et envers l’Église, mais que, derrière cet esprit du monde, il y a «le prince de ce monde»:

«Par sa mort et sa résurrection, Jésus nous a libérés du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du prince de ce monde. L’origine de la haine, c’est ceci: nous sommes sauvés et ce prince du monde, qui ne veut pas que nous soyons sauvés, nous hait et il fait naître la persécution, qui a commencé dès les premiers temps de Jésus et qui continue encore aujourd’hui».

Face au diable, il faut – affirme le pape – réagir comme l’a fait Jésus, qui «a répondu avec la parole de Dieu. On ne peut pas dialoguer avec le prince de ce monde. Le dialogue est nécessaire entre nous, il est nécessaire pour la paix, c’est une attitude que nous devons avoir entre nous, pour nous écouter, pour nous comprendre. Et il faut qu’il soit constamment maintenu. Le dialogue naît de la charité, de l’amour. Mais on ne peut pas dialoguer avec ce prince; on peut seulement répondre avec la parole de Dieu qui nous défend».

Lorsqu’il parle du diable, François montre qu’il a une vision très claire des fondements bibliques et théologiques concernant celui-ci.

Et c’est justement pour nous rafraîchir la mémoire à propos de ces fondements que le théologien Inos Biffi est intervenu dans «L’Osservatore Romano» du 4 mai, avec un article qui récapitule la présence et le rôle du diable dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, aussi bien en ce qui est révélé et manifeste qu’en ce qui appartient encore à un «panorama caché» et en définitive aux «voies impénétrables» de Dieu.

Cet article est reproduit ci-dessous et il se termine sur une critique de l’idéologie actuellement prédominante qui «banalise» la personne du diable.

Une idéologie contre laquelle Bergoglio entend rappeler tout le monde à la réalité.

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Francis and the Devil

He refers to him continually. He combats him without respite. He does not believe him to be a myth, but a real person, the most insidious enemy of the Church.

Sandro Magister

In the preaching of Pope Francis, there is one subject that returns with surprising frequency: the devil.

It is a frequency on a par with that with which the same subject recurs in the New Testament. But in spite of this, the surprise remains. If for no other reason than that with his continual references to the devil, pope Jorge Mario Bergoglio parts ways with the current preaching in the Church, which is silent about the devil or reduces him to a metaphor.

In fact, the minimization of the devil is so widespread that it casts its shadow over the very words of the pope. Public opinion, both Catholic and secular, has so far met this insistence of his on the devil with indifference, or at the most with indulgent curiosity.

One thing, however, is certain. For pope Bergoglio, the devil is not a myth, but a real person. In one of his morning homilies in the chapel of the Domus Sanctae Marthae, he said that not only is there a hatred of the world for Jesus and the Church, but that behind this spirit of the world is «the prince of this world»:

«With his death and resurrection, Jesus has ransomed us from the power of the world, from the power of the devil, from the power of the prince of this world. The origin of the hatred is this: we are saved and that prince of the world, who does not want us to be saved, hates us and gives rise to the persecution that from the earliest times of Jesus continues until today.»

One must react to the devil – the pope says – as did Jesus, who «replied with the word of God. With the prince of this world one cannot dialogue. Dialogue is necessary among us, it is necessary for peace, it is an attitude that we must have among ourselves in order to hear each other, to understand each other. And it must always be maintained. Dialogue is born from charity, from love. But with that prince one cannot dialogue; one can only respond with the word of God that defends us.»

In speaking of the devil, Francis demonstrates that he has very clearly in mind his biblical and theological foundations.

And precisely for a fresh understanding of these foundations, «L’Osservatore Romano» of May 4 published an article by the theologian Inos Biffi that reviews the presence and role of the devil in the Old and New Testament, both in that which is revealed and manifest and in that which still belongs to a «hidden panorama» and in a definitive manner to the «inscrutable ways» of God.

The article is reproduced below, and concludes with a criticism of the current ideology that «trivializes» the person of the devil.

The ideology against which Bergoglio wants to call everyone back to reality.





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