Anne
Dolhein, Reinformação.TV, 8 de Março de 2017
Un rapport commandé par
une agence du ministère de la Défense de la Suède, publié vendredi, met en
garde contre l’objectif des Frères musulmans de construire une société «parallèle» dans le pays,
grâce à la culture de «tolérance» qui a cours en Suède. Le rapport officiel,
remis à l’agence de protection civile MSB, est étonnant de franchise. Il accuse
les Frères musulmans d’infiltrer les organisations et des partis politiques
pour parvenir à leurs fins.
Le rapporteur principal,
Magnus Norell, et ses coauteurs n’hésitent même pas à dénoncer les «élites
politiques» coupables selon eux d’avoir imposé une doctrine du multiculturalisme
et du silence qui offre un boulevard aux organisations «antidémocratiques»
comme les Frères musulmans.
Le rapport a été accueilli avec colère en Suède où les musulmans,
notamment, dénoncent une présentation délétère de leur religion, et de manière
générale on parle d’une analyse «complotiste».
Un rapport officiel dénonce la culture de la tolérance en Suède
Pour les auteurs du rapport, il est au contraire évident que les
Frères musulmans travaillent à faire augmenter le nombre de musulmans
pratiquants en Suède, en essayant de faire reculer la laïcité et de noyauter
des partis politiques, des ONG et même des institutions universitaires. Tout
cela à la faveur de la valeur accordée à «l’acceptation» des citoyens qui sont
«en un sens ou dans un autre différents de la majorité».
Le rapport analyse également le type d’islam promu par les Frères
musulmans: il est décrit comme une idéologie politique totalitaire née de
l’islam, dans lequel le rapport reconnaît une religion. Autant dire que les
auteurs ne vont pas jusqu’au bout de leur étude: l’islam a certes une dimension
religieuse mais prône une théocratie sans distinction du spirituel et du
temporel, c’est sa nature.
Mais là où le rapport voit juste, c’est quand il dénonce la
«difficulté à s’opposer à ce qui a la surface, apparaît comme les droits
religieux» d’une minorité vulnérable. Critiquer
l’islam, de ce fait, expose l’imprudent à se faire traiter de «raciste» ou d’«islamophobe»,
avec des risques non négligeables pour sa carrière… Les auteurs pensaient-ils à
leur propre cas?
Les Frères musulmans
de Suède veulent fabriquer des musulmans pratiquants
Toujours est-il que de
nombreuses voix se sont levées pour dénoncer la publication du résultat de leur
enquête, 22 universitaires et «experts en religion» ont ainsi publié un message
sur un blog mettant en cause la méthodologie de leur travail.
Magnus Novell ne s’est
pas démonté: «Avaient-ils fumé quelque chose avant de lire le rapport? Il
suffit de le lire. Si quelqu’un ne l’accepte pas, je n’y peux pas grand-chose. C’est
démontré».
Le rapport accuse notamment les activistes des Frères musulmans de
menacer la cohésion sociale de la Suède en construisant des structures sociales
parallèles qui vont notamment dans les années à venir attirer les migrants
d’Afrique et du Proche-Orient «qui vont probablement continuer de venir dans
les prochaines années, à la fois en tant que membres des familles et comme
réfugiés…».
L’islam est un tout, c’est pourquoi les Frères musulmans créent
une société parallèle
Le rapport a tout faux, rétorquent
les 22 universitaires qui se sont mobilisés pour le discréditer, en ce qu’il
«semble conclure que l’islam de Suède est un phénomène homogène et que les
musulmans suédois sont conduits par les Frères musulmans». «C’est une
conclusion qui contredit la recherche dans son ensemble, qui indique plutôt que
la communauté musulmane est diverse et qu’il y a de la concurrence entre les
groupes musulmans», affirme-t-il.
Mais les Frères musulmans n’en sont pas moins
influents, particulièrement actifs en Europe et fermement attachés à la
création d’un califat sunnite. Les gouvernements de Bahreïn, d’Égypte, de
Russie, d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis les considèrent comme un
groupe terroriste. C’est sans doute une manifestation de cette rivalité
musulmane dont parlent les universitaires. Mais la liberté de manœuvre des «Frères» dans le pays d’Occident n’en
est pas moins inquiétante.